29-31 mai 2023 Dijon (France)

Thématiques, GTAIM & TRACKS > TRACK 2023 : Inclusion & numérique

Inclusion et numérique 

Le numérique se trouve pris dans des imaginaires contrastés. S’il est parfois présenté comme l’espace d’un renouveau de l’inclusion, des sociabilités et de la participation sociale, il est également dénoncé comme vecteur d’exclusion, d’isolement voire d’addiction et de violence. Ces représentations se cristallisent dans différentes figures liées aux usages des outils numériques où les représentations de no life, troll,digital migrant côtoient les stars du esport, les youtubers à succès et autres digital natives. 

Ces imaginaires variés font écho à des rapports hétérogènes à ces outils au sein de la population. Cela a notamment été mis en visibilité à l’occasion des périodes de confinement liés à la pandémie de covid 19 qui ont induit un recours massif au numérique. Des inégalités se sont manifestées quant à l’équipement bien sûr mais également quant aux appétences et compétences des utilisateurs. Plus largement, ces épisodes ont rappelé la nécessité de situer les usages en prenant en compte l’environnement sociotechnique dans lequel ils étaient inscrits aussi bien au niveau micro-social (par exemple l’espace domestique) que macrosocial (par exemple l’infrastructure).

La question de l’inclusion et du numérique est d’autant plus cruciale que ces outils occupent une place croissante dans de nombreux types d’activités (travail, études, loisirs, sociabilités, tâches ménagères, démarches administratives …). Cette session spéciale se proposera donc d’apporter des éclairages sur les relations entre numérique et inclusion dans ces différents champs. Nous serons ravis d’accueillir des contributions aux méthodologies variées provenant de toutes les disciplines qui travaillent ces questions (sciences de gestion, information-communication, sociologie, STAPS…).

Quelques thématiques qui pourraient être traitées, cette liste étant bien sûr non-exhaustive et non limitative :

  • Inclusion numérique et rapports sociaux. Les usages du numérique sont pris dans de nombreux rapports sociaux (d’âge, de classe, de genre, de territoire…) qui vont structurer les pratiques ainsi que leur perception. En effet, pour un même outil, des styles de pratiques différents qui pourront être perçus comme plus ou moins légitimes peuvent se développer, les dynamiques d’inclusion/exclusion portées par ces rapports sociaux pouvant se rejouer en ligne malgré les possibilités de dissimulation/invention de soi offertes. 

 

  • Numérique comme outil de l’inclusion. Le numérique est souvent présenté comme un moyen de favoriser la participation sociale de populations a priori exclues de certains espaces. Par exemple, le numérique peut être mobilisé dans des musées pour attirer de nouveaux publics. Dans un autre domaine, des dispositifs peuvent être mis en place afin de faciliter l’accès aux pratiques vidéoludiques par les personnes en situation de handicap. Un retour sur des expériences ou des propositions d’outils plus inclusifs pourra permettre de discuter des capacités d’action ouvertes par le numérique.

 

  • Expériences d’inclusion/exclusion et numérique. L’état de flow a régulièrement été mis en avant comme une expérience recherchée en lien avec les usages du numérique. Cependant les outils numériques apparaissent également comme pourvoyeurs d’expériences moins favorables comme la vulnérabilité, l’épuisement voire des formes de frictions avec d’autres usagers lors d’interactions en ligne. Sont ici attendues notamment des communications sur la forme, le rôle et les effets de ces expériences positives et/ou négatives, par exemple dans des relations de service ou dans des loisirs comme les jeux vidéo.

 

  • Socialisation, numérique et inclusion. Le rapport aux outils numériques est notamment lié aux trajectoires de socialisation des utilisateurs. L’école, le travail, le jeu sont autant d’espaces dans lesquels les personnes vont construire des compétences, appétences, dispositions qui faciliteront ou non leur appropriation des outils numériques. Les enfants peuvent également jouer des rôles clés en initiant des processus de socialisation inversés qui vont faciliter l’appropriation des dispositifs numériques par leurs aînés. Il s’agit ici de discuter autant des effets de socialisation sur les usages du numérique que du numérique comme instance de socialisation spécifique.

 

  • Conception et inclusion numérique. Les dynamiques d’inclusion/exclusion peuvent prendre naissance dans la conception même des dispositifs numériques. En effet, les scripts d’usage seront souvent associés aux représentations - plus ou moins fondées - que se font les concepteurs des utilisateurs. Cela peut par exemple conduire à exclure des utilisateurs oubliés ou à stigmatiser des utilisateurs au travers de représentations stéréotypés. En ce sens comment les processus de conception participent des dynamiques d’inclusion et/ou d’exclusion ?

 

  • Inclusion numérique et bricolage. Afin de répondre à des situations d’exclusion, les utilisateurs des outils numériques peuvent mettre en place des techniques afin de parvenir à des formes d’inclusion. Cela peut reposer sur des bricolages conduisant à la transformation du dispositif concerné mais également, par exemple, reposer sur des détournements. Les modalités de recours à l’aide du réseau social ou de communautés de pratique, et les dynamiques d’échange en leur sein, peuvent alors être éclairantes sur la forme que prennent au final des pratiques numériques vécues comme inclusives.

 

Responsables du track :

Jean-Philippe Nau (Jean-Philippe.Nau@univ-lorraine.fr)

Renaud Garcia-Bardidia (Renaud.Garcia-Bardidia@u-bourgogne.fr)

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